La paroisse de Bernolsheim

 

Longtemps avant de devenir une commune, notre village était une paroisse qui relevait d’un diocèse.


Les diocèses trouvent leur origine dans l’empire romain antique, suite à une réforme administrative sous l’Empereur Dioclétien.
Les provinces romaines « qui étaient réalité les pays vaincus » sont devenues des diocèses administrées par un vicaire de l’empereur. Paradoxalement ce même Empereur était un persécuteur de Chrétiens et c’est lui qui a fait mourir en martyr nos deux Saints Patrons, Pancrace et Sébastien.


Suite à la liberté religieuse instituée dans l’empire sous Constantin et à l’institution du Christianisme religion d’état sous Théodose, les paroisses et les diocèses sont restés dans le monde Chrétien des subdivisions de bases.


A Bernolsheim, dont nous trouvons des traces écrites en 798 où l’Abbaye de FULDA possédait des biens à BEROLDASHEIM, nous sommes à ce moment sous l’empire carolingien. Après la chute de l’empire romain, de sa décadence et de l’invasion des barbares, la Gaulle Romaine avec l’Alsace est devenue franque et chrétienne. Evoquons ici la bataille de TOLBIAC où Clovis a vaincu les alamans et après quoi il s’est fait baptiser par l’évêque Rémi à Reims en 476.


C’est à ce moment que l’on peut situer l’existence d’un duché d’Alsace qui faisait partie du Royaume d’Austrasie.
A l’heure actuelle, on ne peut pas donner une date exacte de l’origine de la paroisse de Bernolsheim mais toujours est-il qu’en 1454 elle fait partie du chapitre rural supérieur de Haguenau, également nous savons peu de choses de la première église de Bernolsheim ainsi que de sa disparition, elle se trouvait à l’emplacement de l’actuel cimetière et a laissé son nom au ruisseau qui coule toujours au bas du cimetière, le « KIRCHGRABEN ».


Nous sommes à ce moment sous le Saint Empire Romain Germanique qui, pour nous en Alsace aura duré de 962 à 1648. Il a perduré en Europe jusqu’en 1806, avec la création de la « Confédération du Rhin » par Napoléon 1er. L'adage en cours à cette époque disait "Cujus Regio ejus Religio", ce qui veut dire que la religion du prince, ou de l'autorité en place, devait être celle du peuple. Ce qui explique que la paroisse de Bernolsheim a pu rester fidèle au culte catholique et que d'autres villages voisins, tel que KRAUTWILLER sont passés à la nouvelle religion.

Ce principe fut consacré par la paix d'AUGSBURG en 1555, devait assurer la liberté religieuse aux états luthériens et constituer un échec de la politique d'unification sous la religion catholique de l'empire de Charles Quint. C'était un compromis qui devait assurer la paix religieuse mais qui a débouché sur la plus affreuse des guerres de religion en Europe.


En 1648, le traité de WESTPHALIE mettra fin à la guerre de 30 ans qui aura été la guerre de religion la plus abominable de l’histoire de l’Europe pendant laquelle Bernolsheim a du se réfugier à Schiltigheim.


La paix revenue, Bernolsheim au sein du Royaume de France devient église mère et a deux filiales qui sont Rottelsheim et Kriegsheim. Le presbytère a été construit en 1750, il est toujours debout et est actuellement squatté par la Mairie.
De 1762 à 1772, il y a la construction de l’actuelle église qui sera bénie le 11 novembre 1772.


En 1789, le 14 juillet a lieu la prise de la Bastille à Paris, suite à laquelle à Bernolsheim, la paroisse est transformée en commune (Loi du 14 décembre 1789 établissant les municipalités.) La paroisse paraît à ce moment une notion et une réalité définitivement condamnée, il lui fallut plusieurs années pour récupérer une partie de ses attributions.


En définitif, jusqu’à cette révolution et en dehors des villes, la paroisse, était l’entité de base du Royaume de France.
Suite au décret du 2 novembre 1789, les biens ecclésiastiques sont mis à disposition de la nation.


Par décret du 20 avril 1790, les biens mis à disposition sont administrés par les départements. Par dérogation, les fabriques (paroisses) restent administrées comme antérieurement par les Conseils de fabrique.


Revenons à Bernolsheim, où on n’a pas attendu la Révolution et la vente des biens nationaux pour acquérir les autels actuels puisqu’ils proviennent de l’église du collège de Jésuites de Haguenau qui a été supprimé en 1765.


Vers 1771-1772, la paroisse a donc acheté le maître autel et les deux autels latéraux pour les installer dans l’église toute neuve.